Andrée Fauchère est régulièrement appelée par des Services de Pompes Funèbres qui se trouvent devant des familles n’ayant pas de religion, ou ne pratiquant pas.

Andrée prépare des textes et de la musique. Elle rend hommage à la personne décédée et donne ainsi à la famille la possibilité de dire au revoir à son défunt et de commencer à faire son deuil.

Voici des extraits de ses textes:

Au pays de l’Ailleurs

Quand je ne serai plus là, relâchez-moi, laissez-moi partir.
J’ai tellement de choses à faire et à voir.
Ne pleurez pas en pensant à moi.
Soyez reconnaissants pour les belles années.
Je vous ai donné mon amitié, vous pouvez seulement deviner le bonheur que vous m’avez apporté.
Je vous remercie de l’amour que chacun m’a démontré.
Maintenant il est temps de voyager seul.
Pour un court moment, vous pouvez avoir de la peine.

La confiance vous apportera réconfort et consolation.
Nous serons séparés pour quelque temps.
Laissez les souvenirs apaiser votre douleur.
Je ne suis pas loin, la vie continue…
Si vous avez besoin, appelez et je viendrai.
Même si vous ne pouvez me voir ou me toucher, je serai là.
Et, si vous écoutez votre cœur, vous éprouverez clairement la douceur de l’amour que j’apporterai.
Et, quand il sera temps pour vous de partir, je serai là pour vous accueillir.
Absente de mon corps, présente avec Dieu.
N’allez pas sur ma tombe pour pleurer, je ne suis pas là, je ne dors pas.

Je suis les mille vents qui soufflent.
Je suis le scintillement des cristaux de neige.
Je suis la lumière qui traverse les champs de blé.
Je suis la douce pluie d’automne.
Je suis l’éveil des oiseaux dans le calme du matin.
Je suis l’étoile qui brille dans la nuit.
N’allez pas sur ma tombe pour pleurer…
Je ne suis pas là, je ne suis pas mort.
Prière amérindienne

 

Au pays de l’Ailleurs

Lao-Tseu donnait ces explications concernant le départ de l’âme :

Prendre congé de la terre, lorsque la vie est oubliée, la lumière devient infinie.
Lorsque l’ouïe est détruite, le cœur se concentre dans les profondeurs éternelles.
Lorsque les sens de la perception sont dépassés, l’homme devient alors capable d’échapper à tous les appâts du monde.
Et pur, ouvert et accompli, de se fondre dans le tout, en une union parfaite et sans réserve, pareille,
au souffle vivifiant.
Libre de toute restriction humaine.

  

Au pays de l’Ailleurs

Je suis assis au bord de la plage. Un voilier passe dans la brise du matin et part vers l’océan.
Il est la beauté, il est la vie.
Je le regarde jusqu’à ce qu’il disparaisse à l’horizon.
Quelqu’un à côté de moi dit : « il est parti ».
Parti vers où, parti de mon regard, c’est tout.
Son mât est toujours aussi haut, sa coque a toujours la force de porter sa charge humaine.
Sa disparition totale de ma vue est en moi, pas en lui.
Et juste au moment où quelqu’un auprès de moi dit : « il est parti », il y en a d’autres qui, le voyant pointer à l’horizon et venir vers eux, s’exclament avec joie : « le voilà ».
C’est cela la mort.
William Blake