Les Hommes du P4

Ils creusèrent les galeries de la Grande Dixence.

Des centaines d’hommes, tous répartis en équipe, creusèrent et créèrent le lit d’un fleuve géant souterrain, qui depuis lors, mène jusqu’au Lac des Dix, l’eau de fonte de trente cinq glaciers s’accumulant derrière le barrage de la Grande Dixence.

“En hiver, nos baraques étaient entièrement recouvertes de neige. Pendant des semaines, nous ne savions pas s’il faisait jour ou nuit…

…je forais en m’appuyant sur mon épaule, mon cœur, mes organes étaient secoués et même lorsque je me reposais enfin… je sentais encore les secousses dans mon corps… Arthur Pollinger se souvient également: Percer le granit avec l’épaule, c’était comme devoir tenir la tête dans une machine vibrante.”

…A mesure qu’on s’approche du front d’attaque, le bruit d’abord sourd des perforatrices va en s’amplifiant. Au fond de la galerie on aperçoit les premières lueurs. Comme des ombres chinoises, à travers une nébuleuse de vapeur d’eau, on distingue de mieux en mieux les silhouettes des mineurs. A l’avancement, le bruit des perforatrices est devenu aussi assourdissant que celui de plusieurs moteurs d’avions. Les hommes ne se comprennent que par signes, langage seul possible. L’histoire de ces hommes est incroyable, émouvante, comme le disait le Docteur Gabriel Barras, «Ils font partie d’une race qui va disparaître!».

Editions Slatkine (2003)
Produit 9782832100651
Format 17X27 – 235 pages + photos